BPMI – 12/01/2018 – 3
1. Historique
La micro-informatique s’est développée simultanément dans les entreprises, chez les étudiants et chez les particuliers. Au départ, le micro-ordinateur était un gadget destiné aux bricoleurs de la programmation. Un terrain immense, vierge, ludique au départ, et progressivement utilisé pour résoudre des problèmes du quotidien. Il ne faut pas oublier qu’à la base l’ordinateur avait été conçu pour des calculs complexes (avec des tests logiques) et répétitifs.
Il était donc naturel qu’en prolongement des systèmes d’exploitation, les concepteurs s’intéressent à des tâches qui ne demandaient qu’à être informatisées : le traitement de texte et les tableaux de calcul. Pour le traitement de texte, des machines à écrire électriques devenaient de plus en plus sophistiquées : les besoins étaient donc bien identifiés. Pour les tableaux de calculs, ce sont bien évidemment les commerciaux qui ont été demandeurs pour calculer et présenter leurs objectifs et résultats.
Puis le besoin s’est fait sentir de coordonner le développement de ces applications. Harmoniser les présentations, rassembler les procédures communes pour éviter les doublons. Microsoft a donc inventé le concept de suite bureautique, appelant l’ensemble Office comme bureau en anglais. Apple n’a pas voulu rester en dehors de ce mouvement, et la suite Microsoft est vite arrivée sur Mac. Les deux principaux composants ont été le traitement de texte et le tableur, rejoints rapidement par un outil de composition de diapositives destiné, avec les ordinateurs devenant de plus en plus transportables, à remplacer les transparents dans les présentations publiques (Slides en anglais).
Parallèlement, le mouvement du logiciel libre a lancé avec Sun Microsystems sa propre production, avec un nouveau standard de fichier, open document face aux standards de Microsoft (doc et xls). Les différentes familles du libre ont eu leurs propres réalisations, mais toujours dans le respect du standard de fichier.
2. L’état du marché aujourd’hui
Nous avons deux produits majeurs : MS-Office et LibreOffice. Chacun reconnaît les standards de l’autre : il peut les lire et les écrire. L’un est payant, fourni avec une version d’essai d’un dizaine de jours sur les machines équipées de Windows. Il tourne aussi sur MacOs. L’autre est gratuit avec une aide en ligne remarquable assurée par des milliers de bénévoles. Il tourne sous environnement Widows, MacOs et Linux. Il a été adopté par toutes les administrations françaises. Deux mondes totalement opposés.
Suite aux évolutions, LibreOffice s’est dissocié de OpenOffice le projet initial lancé par Sun. OpenOffice est repris aujourd’hui par Apache, un grand dans le monde des systèmes de serveurs. Mais les utilisateurs n’ont pas suivi et ont créé la communauté LibreOffice beaucoup plus dynamique et sans doute plus respectueuse du libre.
J’utilise LibreOffice depuis longtemps. Je le considère comme supérieur à MS-Office qui de plus, dans les innovations a souvent un métro de retard. Disposant des trois systèmes d’exploitation, j’apprécie une totale interopérabilité de mes fichiers sur ces trois plateformes : un document créé sous Linux est lisibles par MacOs ou Windows et réciproquement. J’apprécie particulièrement l’export automatique des documents au format PDF.
3. Libre Office
LIbreOffice comprend les modules :
- Traitement de texte (Writer)
- Tableur (Calc)
- Concepteur de diaporama (Impress)
- Dessin (Draw)
- Bases de données (Base)
- Formules mathématiques (Math).
L’aide en français peut être installée en local, évitant d’avoir une connexion internet active pour la consulter. En ligne, de nombreux forums apportent des réponses précises aux questions fréquentes. Des questions particulières peuvent être traitées hors forum par messagerie.
Mon site Traitement de texte Libre Office permet d’apprendre toutes les fonctionnalités du traitement de texte progressivement. L’équivalent pour le tableur est en chantier.
4. Découvrir une suite bureautique
Je constate que la grande majorité des utilisateurs d’une suite bureautique ne connaît que, disons, 30% des fonctionnalités de leur logiciel. Cela tient au fait qu’on cherche à aller au plus pressé sans prendre le temps d’explorer des procédures qui au bout du compte seraient plus simples et plus rapides.
Cela tient à plusieurs facteurs. Le tempérament français est volontiers frondeur et individualiste. Il n’entend recevoir de leçons de personne, fussent des directives d’un mode opératoire. Les menus des concepteurs, à la suite d’Apple suivent une présentation standardisée de fait : Fichier, Édition, Affichage, Insertion… Or ce n’est pas la meilleure approche. Les fonctionnalités y sont regroupées par nature alors que la démarche de l’utilisateur est transversale par rapport à ces fonctionnalités.
Les menus et l’aide sont proposés en fonction du résultat, alors que la démarche naturelle est de partir des objectifs. Beaucoup de manuels se contentent de décrire les menus, en précisant ce qui pourrait être obscur. Peu partent des objectifs basiques de l’utilisateur, pour présenter une démarche dans laquelle effectivement, on se promène d’un menu à l’autre. Des groupes de fonctionnalités structurantes pour le travail, comme les styles en traitement de texte, ne sont pas présentées comme telles. Leur complexité apparente les éloigne définitivement des utilisateurs n’ayant pas le temps d’apprendre. Les fonctionnalités de présentation, surtout avec le tableur, sont du même ordre. Il faut avoir suivi une formation pour se rendre compte des richesses insoupçonnées de ces logiciels. C’est bien dommage.